Si j'ai quelques compétences dans le travail du bois, la technique construction paille est toute nouvelle pour moi. L'assemblage de l'ossature en bois et le remplissage en paille est plus valorisant que le bétonnage de la côte d'Azur ou les immeubles se dressent comme des champignons en trois mois. On se sent mal dans une cage de béton froide et sans âme.
C'est pourquoi je me suis lancé dans l'aventure. Cette technique ne nécessite pas d'outillage de construction complexe et cher. Des scies, une bétonnière et des visseuses sont suffisantes pour réaliser les travaux. Et le travail est réalisé entièrement à deux personnes sans aide extérieure.
Les références pour la construction, je les ai trouvées dans une brochure de l'édition APPROCHE-PAILLE : mode d'emploi : La technique du GREB. Une revue technique concise, bien illustrée, orientée vers la pratique.
Il suffit de suivre le mode d'emploi pour réussir la construction. Ce que j'ai fait
Dans la suite de l'article, je détaille les étapes de ma construction GREB d'une maison de 150 m² sur un terrain montagneux en pente, sans utiliser les réseaux électriques et eaux et plus particulièrement la progression du montage des murs, les variantes et les difficultés rencontrées.
Le montage des plaques sur l'aile ouest a été facilité par la configuration du terrain. Une simple passerelle est suffisante pour acheminer les plaques sur le toit. Il en va autrement pour l'aile sud ou le toit culmine à 6m du sol.
Il a fallu improviser et à la réflexion un lève-plaque me semblait adapté.
Les plaques sous tuiles mesurent 220 par 92 cm et pèsent 30 kg
Pour les amener sur le toit, j'ai écarté une fermette pour permettre un passage de 1m de la largeur de la plaque. J'ai construit le lève-plaque sur place avec les moyens du bord.
Un mat de 6m a été élevé et renvoie le câble du treuil à une extrémité du lève-plaque. L'autre extrémité est fixée au niveau de la charpente à un axe de rotation. La position descendue permet de charger la plaque. En enroulant le câble du treuil, la plaque s'élève et se place dans le plan du toit. Il suffit ensuite de récupérer la PST et de la fixer. Avec ce montage, la couverture a été réalisée en un après-midi.
Voici en image la réalisation du système. Rudimentaire mais efficace
Tout le travail d'ossature se fait par l'intérieur, un escabeau ou des bottes de pailles sont suffisants pour réaliser l'ouvrage Mais dès que l'on aborde le coffrage des mur le travail doit devenir accessible de l'extérieur et les hauteurs d'accès montent jusqu'à 6m.
Un échafaudage industriel est couteux et peu maniable quand on travaille seul sur le chantier.
Alors à la réflexion, il m'est venu l'idée de se servir de l'ossature comme support de fixation.
La structure en bois seule n'est pas assez rigide pour s'y accrocher, mais dès que l'on rempli le premier rang de paille et que le mortier a un peu séché, il est possible d'y fixer une armature. Le premier rang et son coffrage peuvent facilement être réalisés de l'intérieur
C'est ainsi que j'ai élaboré ce système d'échafaudage.
Les échafaudages
Il est conçu d'équerres en bois renforcées d'OSB fixées sur l'ossature par des vis de 80*5 mm. Les grandes pièces de bois de 6m assurent la stabilité. Le plancher sont aussi des barres de 6m en 40 par 95 qui vont resservir à la construction des fermettes.
Les liaisons se font avec des vis de 80 *5. Leur résistance au cisaillement est médiocre, car j'en ai trouvé certaines cassées lors du démontage et il ne faut pas lésiner et en mettre suffisamment.
Le terrain de 6000m2 est adossé au flanc de la montagne orienté au Sud .Les pins on maintenant colonisé les restanques autrefois cultivées . Une petite parcelle est constructible sur les 2 premieres restanques .